Chlamydiose: "... la fértilité des jeunes couples en péril"

Publié le par Oh... la Vie

5205504921_ce40079400.jpgPremières au palmarès des infections sexuellement transmissibles, les chlamydioses restent pourtant méconnues. Le plus souvent dénuées de symptôme, elles mettent pourtant en péril la fertilité des jeunes couples. Un dépistage apparaît de plus en plus urgent !

 

 

Les infections par la bactérie chlamydia (ou chlamydiose) sont très fréquentes et peuvent être à l'origine de grossesses extra-utérines et même de stérilité. Face à l’explosion des cas en Europe, un dépistage systématique pourrait enrayer ce fléau.

Chlamydiose : l’IST la plus fréquente chez les jeunes Européens

La dernière campagne de l’Institut national de prévention et d’éducation en santé (INPES) s’est attachée à rappeler les consignes de prévention vis-à-vis des "infections sexuellement transmissibles", désormais préféré au terme de "maladie sexuellement transmissibles". Pourquoi ? Parce que "maladie" induit la présence de symptômes pour recourir au dépistage alors qu’avec "IST" on peut inciter au dépistage même en l’absence de symptôme1.

Et parmi ces infections insidieuses, la chlamydiose est la plus répandue et le nombre de cas continue de progresser. Selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC)2, 200 000 jeunes seront contaminés cet été par des chlamydiae et la plupart sans en avoir conscience… Elle touche principalement les jeunes de moins de 25 ans (qui représentent les deux tiers des cas). Parmi eux, entre 5 et 10 % seraient infectés !

Chlamydiose : des conséquences importantes

"L’infection à chlamydiae peut sévèrement affecter la fertilité des jeunes femmes et leur possibilité d’avoir des enfants. Compte-tenu des taux élevés d’infections rapportés en Europe, et le fait que de nombreux cas restent non diagnostiqués, les conséquences sur la santé publique devraient se faire sentir dans un avenir proche" prévient Zsuzsanna Jakab, directrice de l’ECDC lors de la présentation du rapport3.

Le plus souvent, l’infection à chlamydia ne comprend aucun symptôme et dans de rares cas : des brûlures, un écoulement par la verge, l'anus ou le vagin, de la fièvre, une douleur au bas-ventre, voire une angine… Mais ce n’est pas parce qu’elle est "quasi-invisible" qu’elle est sans conséquence. La chlamydiose peut entraîner une inflammation pelvienne, des risques de stérilité et de grossesse extra-utérine2. Plus récemment, de nouvelles études l’auraient même relié à une augmentation du risque de cancer du col de l’utérus4,5 et d’infertilité masculine6.

Pour mieux lutter contre ce fléau, l’ECDC recommande une stratégie allant d’une meilleure information sur les IST (le préservatif protège des infections à Chlamydia) à des campagnes de dépistage systématique, ciblé sur certaines catégories de population (comme par exemple un dépistage bisannuel chez les moins de 25 ans7).

Chlamydia : Oui au dépistage systématique y compris chez les hommes !

Le dépistage pour la femme peut se faire dans le cadre d’une surveillance régulière gynécologique grâce à un prélèvement des cellules infectées, qui après amplification génique permettent de diagnostiquer l’infection.

Pour les hommes, la technique des prélèvements urétraux (peu "confortables") rendait jusqu’alors le dépistage difficile à envisager. De nouvelles techniques basées sur l’analyse des urines de la première miction ont été développées et permettent des résultats presque aussi efficaces, mais ils étaient jusqu’alors coûteux et nécessitaient un délai important avant le résultat. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Une récente publication anglaise rapporte le succès d’un test d’urine capable de diagnostiquer l’infection chez les hommes en moins d’une heure8. Testé sur 1 211 hommes, ce nouveau test FirstBurst a présenté une sensibilité de 82,6 % (détection des infections) et une spécificité de 98,3 % (détection des non atteints).

Le principal avantage de ce test simple et sans douleur est qu’il permet un diagnostic rapide et si besoin d’un traitement en une seule consultation. "Ce nouveau test est à la fois précis et rapide permettant ainsi aux hommes de bénéficier en clinique d’un diagnostic et si besoin d’être traités dans le même temps" s’enthousiasme le Dr Lee, co-auteur de cette étude. La prise en charge repose sur un traitement par antibiotiques.

Un dépistage systématique des infections à chlamydia est réclamé depuis de nombreuses années par les experts français8. Elle n’a jusqu’alors pas trouvé d’écho favorable auprès des autorités de santé. Mais ces récentes découvertes et données épidémiologiques pourraient peut-être changer la donne…

Publié dans Santé

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